Killing Sarai de J. A. Redmerski

(lu en anglais)

Sarai a 23 ans, elle est captive d'un baron de la drogue mexicain, Javier, depuis l'âge de 14 ans. Elle est son esclave sexuel exclusif depuis que la mère de celle-ci  est morte. On découvre Sarai alors qu'elle parvient à s'échapper de cet enfer en se cachant à l'arrière de la voiture d'un assassin professionnel, Victor.

Celui-ci refuse de l'aider mais décide plutôt de l'utiliser pour parvenir à ses fins professionnelles. Il est froid, distant, antipathique. Elle est bizarrement détachée de tout ce qui lui est arrivé et de ce qui lui arrive par la suite. L'enchaînement des événements vont pourtant les rapprocher, très lentement, à leur insu.

L'aspect lent de ce rapprochement est agréable, les choses se construisent lentement. L'histoire est intéressante, entre Javier qui veut récupérer Sarai, Niklas, le frère et agent de liaison et les employeurs de Victor qui n'apprécient pas la tournure des événements. Au fur et à mesure de la lecture on veut savoir ce qu'il va se passer. En revanche l'auteure ne nous fait pas ressentir les émotions des personnages et cela m'a manqué. 

Victor est plus intéressant, plus complexe que Sarai : malgré ce qu'elle a vécu et le fait que l'histoire soit narrée à la première personne, je n'ai pas été touchée par son histoire. Rien n'est vraiment explicité d'ailleurs, si ce n'est qu'elle a subi toutes les nuits pendant neuf ans les assauts d'un homme qui la gardait captive, comment survit-on à un truc pareil sans être plus déboussolée que cela... 

"I don’t want to sleep alone," she says gently. And I don’t force her to. Sarai falls fast asleep curled up next to me in my bed. Right where I want her.

Victor lui reste mystérieux même à la fin du tome, il appartient à l'Ordre, mais on ne sait pas réellement ce qu'est cette organisation. D'une certaine façon il a lui aussi été contraint à une vie qu'il n'a pas choisie, il a oublié ce qu'était que d'éprouver des sentiments, quels qu’ils soient. Il est devenu une espèce de machine à calculer et à tuer, jusqu'à sa rencontre avec Sarai. Elle va raviver en lui des éléments enfuis depuis l'âge de 9 ans. Son évolution au cours de l'histoire est bien écrite, lente et tout en nuances. Il n'y a pas de grandes déclarations ou effusions qui auraient été à l'encontre du personnage. 

You made me feel real emotions. You unlocked me.

Les chapitres de son point de vue sont nettement ceux que je préfère (toujours mon éternel désir de savoir ce qu'il se passe dans la tête des hommes...).

La fin, qui n'est pas une happy-end, est logique et bien dans la lignée de l'histoire.

En bref, j'ai aimé l'histoire et Victor et je suis curieuse de lire la suite.

Ma note: 7/10

PS: ce livre était ma première LC et en cela il restera toujours un peu spécial pour moi. Merci Cess, Aline et B.